Devenir éleveur : la route vers Fuyugeshiki
Si le chemin de chacun pour devenir éleveur est différent, sortant à peine des démarches qui m’y ont menées, voici celui que j’ai suivi.
La première pierre de cette route fut évidemment la passion pour l’Akita Inu. C’est elle qui a induit chez moi l’envie de participer à l’amélioration, la préservation de cette race si particulière, et non l’inverse.
N’ayant aucun contact dans ce monde, la recherche d’un élevage qui accepterait de m’aider à sélectionner la première chienne de cette aventure était primordial. Le temps passé à étudier les différentes lignées, les différentes philosophies des éleveurs, la morphologie et la santé des reproducteurs des élevages qui pourraient correspondre s’est compté en années avant de me décider à sauter le pas.
Une fois mon choix arrêté, et par souci de transparence, j’ai immédiatement prévenu l’éleveuse chez qui je souhaitais me positionner du projet qui était le mien. Après s’être assurée du sérieux qui portait cette envie, elle m’aida à sélectionner non seulement le mariage le plus intéressant, mais aussi un chiot qui aurait selon elle le potentiel de porter un projet d’élevage et d’apporter quelque chose à la race.
Le choix de l’éleveur de votre premier chien est crucial. L’éleveuse de Matcha est devenue beaucoup plus que ça. C’est un des mentors qui me guide dans ce monde auquel j’étais étrangère. Bien s’entourer depuis le départ est une marche solide sur laquelle s’appuyer.
En parallèle de toutes ces étapes, plus longues que ce que l’on imagine, je me formais à l’éducation canine en tant que Cynologiste et passais, entre autres choses, l’ACACED. Cette étape focalisée sur le comportement canin était pour moi presque aussi important que le choix de ma première chienne, car je ne souhaitais pas apprendre tout ce que faisait un bon travail de socialisation sur le tas, mais être suffisamment prête pour être à la hauteur de la tâche que je m’étais fixée.
Après quelques mois d’attente, Matcha arrive à la maison. Elle était enfin là et il s’agissait maintenant d’aider ce petit chiot à devenir tout ce qu’elle pouvait être. Non seulement car c’est notre chien qui vit avec nous au quotidien, mais aussi en gardant en tête que l’adulte qu’elle deviendra sera le modèle canin sur lequel ses futurs chiots se façonneront. Pas de place à l’erreur. Et elle grandit.
Au fil de sa première année, nous participons à nos premières expositions canines avec plus ou moins de succès, surtout au début, n’étant pas là bas dans mon milieu naturel. Elle sera toutefois, à l’aube de sa première portée, une chienne sélectionnée par le club de race (cotation 3).
Nous restions aussi très attentifs à son développement morphologique via des rendez-vous d’ostéopathie, pour mettre toutes les chances de son côté pendant sa croissance.
En parallèle de tout celà, des éleveuses m’offrirent de leur temps pour discuter, me former, travailler mon œil, affiner mes goûts, répondre à mes milliers de questions. Leur savoir et leur bienveillance, leur envie de partager et de me tirer vers le haut a rendu ce projet d’autant plus riche tant en connaissances canines qu’en relations humaines.
Arrivèrent enfin les 15 mois de Matcha et le moment des tests de santé, pour lesquels nous avons traversé la France, ainsi que de la confirmation.
Ces étapes cruciales dans la décision qu’elle fasse officiellement partie de notre programme d’élevage validées, nous avons commencé les démarches administratives vers le statut d’éleveur.
S’ensuivirent de longues semaines durant lesquelles je crée un compte producteur SCC, réfléchis à un affixe puis en fait la demande, travaille avec un graphiste pour un logo, établit une identité visuelle, met en place le site web…
Puis la consécration : une réflexion à trois cerveaux sur le choix du mâle qui sera le père des premiers chiots Fuyugeshiki, le bel italien champion de France, Rei.
Et maintenant l’attente des chaleurs !
Suite au prochain épisode…